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Embarquement en Bolivie
31 août 2007

Santa Cruz, vendredi 31 août 2007

Dans la jungle amazonienne

   De retour à Rurrenabaque après notre tour dans la pampa, nous décidons d'aller passer deux jours dans la jungle elle-même. Les chances d'y voir des animaux sont plus réduites mais nous pensons y trouver une atmosphère différente. Si pour voir la pampa nous avions opté pour une formule " petit budget " avec visites en groupe, dortoirs sommaires, douches quasi-inexistantes et bande d'étudiants anglais bourrés le soir (pas toujours facile de dormir...), nous choisissons cette fois une formule un peu différente.

   C'est donc en bateau privé que nous nous rendons le lundi 27 août dans un éco-lodge situé à courte distance de Rurre, en amont sur le Rio Beni. La formule de tourisme communautaire se développe de plus en plus en Bolivie comme ailleurs. Notre logde est géré par une communauté de Tacanas, une des ethnies qui peuplent le bassin amazonien et qui ont ainsi l'opportunité de profiter de la manne touristique. Leurs activités traditionnelles de pêche et de chasse étant rendues difficiles par la création de réserves naturelles et de parcs nationaux, elles se voient ainsi offrir des possibilités de " reconversion ". Pour les touristes, c'est l'assurance de bénéficier des services d'un guide natif de la région et capable de partager ses connaissances.

   Dans notre cas, cela veut dire aussi guide privé, joli bungalow, repas soignés, et personnel aux petits soins. Seule ombre au tableau, il pleut depuis la nuit précédente et il fait plutôt froid.

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   Qu'à cela ne tienne, nous partons tout de même dans la jungle pour une première balade visant à nous faire découvrir les plantes médicinales de la région.

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   Nous apprenons ainsi à guérir de manière traditionnelle toutes les maladies existantes, du rhume au paludisme et des hernies aux fractures. Cette promenade est aussi l'occasion d'admirer quelques bestioles sympathiques...

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   Pour la petite histoire, pour cette balade comme lors de notre tour dans la pampa, on nous propose des bottes en caoutchouc. Devinez juste qui n'en trouve pas à sa taille...

   Plus tard dans la journée, nous allons visiter la communauté elle-même. Ce n'est pas tout à fait un village, les maisons sont trop dispersées pour cela mais il existe tout de même un " centre " regroupé autour de l'école, du terrain de foot et du pressoir à canne à sucre. Ah, le jus de canne frais additionné d'un peu de citron vert... un délice !

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   Cette nuit, pas d'Anglais imbibés, juste le bruit des animaux, le chant des oiseaux et celui de la pluie...C'est peut-être ça le plus fantastique, se trouver au cœur des sons de la jungle ! Notre bungalow, situé un peu à l'écart offre cette possibilité. Et comme les murs sont principalement constitués de moustiquaire, on a notamment l'impression de prendre sa douche en pleine forêt !

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   Pour notre deuxième jour, nous avons un peu plus de chance avec la météo. Il ne pleut plus et s'il fait gris la majeure partie de la matinée, nous avons droit à un beau soleil à partir de la mi-journée. Nous partons d'abord pour une longue promenade en forêt. Notre guide s'arrête parfois pour nous conter des histoires qui mêlent le Christ, les mauvais génies, le Diable, les esprits des arbres et le Duende, le maître de tous les animaux de la jungle... Etonnant mélange des croyances !

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   Notre promenade se termine par une longue marche dans un canyon étroit façonné par l'eau. Une des jolies surprises de la nature.

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   L'après-midi, il fait suffisamment beau pour aller se baigner dans une cascade dans les environs de notre lodge. L'eau est plutôt froide mais on a déjà connu pire en Bretagne et puis on ne se baigne pas tous les jours sous une chute d'eau dans la jungle amazonienne.

   Un dernier merci à notre guide et à notre cuisinière et c'est l'heure du retour à Rurrenabaque. La visite dans la jungle constitue une expérience très différente de celle de la pampa. Beaucoup plus calme et moins spectaculaire, elle restera cependant un excellent souvenir : on se focalise plus sur les bruits, les odeurs et il est intéressant de sentir la puissance de toute la vie, végétale ou animale, présente dans ce milieu.

   Une fois à Rurre, nous nous renseignons sur les moyens d'en partir. Avant d'aller dans la jungle, nous avions essayé d'acheter des billets pour Trinidad pour ce mardi soir mais sans succès : c'est jour de grève en Bolivie. Le pays doit être champion du monde des barrages routiers, des manifestations et des grèves. La France à côté, c'est bienvenue à travail-land !

   Cette fois-ci, c'est pour protester contre le blocage de l'Assemblée Constituante. La Bolivie essaye en effet de se doter d'une nouvelle constitution mais un nombre ridicule d'articles a été adopté, l'Assemblée bute sur une vive opposition à chaque proposition et se trouve bloquée depuis plusieurs mois. Parmi les points les plus contestés et les plus facilement compréhensibles (parce que la réforme agraire c'est pas simple), le choix de la capitale. Sucre, capitale historique et constitutionnelle de la Bolivie, réclame les pouvoirs exécutif et législatif basés à La Paz, au grand dam des Paceños. Depuis plusieurs mois, des manifestations se succèdent dans les deux villes (et dans les autres, il n'y a pas de raison) pour réclamer la " capitalidad plena " des deux côtés.

   Cependant, quand nous allons nous renseigner au terminal de bus, il n'y a plus aucun problème. Les liaisons routières qui ont été coupées toute la journée sont maintenant rétablies et nous achetons des billets pour Trinidad pour le soir-même à 22 heures. Une demi-heure avant, nous voilà à la gare routière à attendre sagement notre bus, qui ne vient pas...
   23h20 : le bus sera là dans une demi-heure.
   23h50 : le bus a eu un ennui mécanique à une heure d'ici, il sera là demain matin à 9 heures.
   Nous protestons pour la forme mais après nous être fait confirmer le nouvel horaire nous partons trouver un hôtel pour la nuit.

   Le lendemain à 8h40, le cœur plein d'espoir et le sac plein de " banana bread " pour la route (une des spécialités de Rurre, un délice), nous sommes de retour au terminal de bus. Renseignements pris, le bus a quitté l'endroit où il était tombé en panne et il sera là dans une quarantaine de minutes. Effectivement, le bus arrive avec un retard raisonnable sur l'horaire prévu. Il est très haut sur roues pour lui permettre d'affronter les quelques 13 heures de piste qui nous attendent. Manque de chance, nous héritons des plus mauvaises places, celles qui secouent le plus tout à l'arrière du bus. Nous passons donc la journée à nous cramponner, à sauter sur nos sièges, à prier pour ne rien nous casser à l'atterrissage...

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   D'une certaine manière, nous sommes contents de ne pas faire le trajet de nuit, nous n'aurions pas fermé l'œil ! Se succèdent donc de longues heures de piste, parfois de champ de boue, des traversées de rivières mémorables... Il faut dire que les rios de la région ne sont pas couverts par des ponts. Pour traverser, il faut donc s'en remettre à un bac, sorte de barquette en bois à peine plus grande que le bus et pour lequel il faut attendre son tour, parfois très longtemps...
   Désolés, pas de photo disponible, il faisait déjà nuit et bien sûr, il n'y avait pas de lampadaire.

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   A Trinidad où nous arrivons tard le soir, nous nous empressons de chercher un hôtel. Le lendemain matin, nous réalisons rapidement qu'il n'y a pas grand-chose à y faire. Nous achetons donc des billets pour le soir-même pour Santa Cruz et profitons de tout ce que la ville a à nous offrir : un peu de temps pour se remettre des courbatures de la veille et une douche. Chaude pour Clément, froide pour Florence qui a un peu (beaucoup ?) de mal avec les chauffe-eau électriques...

   Le seul centre d'attraction de la ville, c'est sa grande place ombragée autour de laquelle il fait bon tourner à moto. Cela semble en effet être la distraction locale. Détail amusant, depuis que nous avons retrouvé la chaleur à Rurre, nous constatons également le retour en force des motos où s'entasse parfois toute une famille. La moyenne s'établit autour de trois personnes par engin mais on peut monter à beaucoup plus...

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   Plutôt que de louer un deux-roues pour nous joindre au manège, nous préférons le contempler en dégustant des oranges fraîchement pressées.

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   Nous passons ainsi la journée, tranquillement et à ne rien faire de spécial. A 21h nous embarquons dans notre bus de nuit à destination de Santa Cruz, la plus grande ville de Bolivie. Il faut bien avancer, nous devons être à Buenos Aires en Argentine dans un mois.

Photos Bolivie - Retour accueil - Livre d'or

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