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Embarquement en Bolivie

6 septembre 2007

Puerto Iguazu (Argentine), jeudi 6 septembre 2007

Cinq semaines en Bolivie

   Nous avons passé beaucoup de temps en Bolivie. C'était prévu car le pays est vraiment magnifique. On peut y voir des paysages exceptionnels dans diverses régions. L'accès n'est pas toujours évident, il faut y mettre du sien et utiliser tous les moyens de déplacements possibles (jeep, cheval, randonnée à pied ou bateau) mais cela vaut vraiment le coup.

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   La vie est dure dans ce pays qui est l'un des plus pauvres du continent et nous avons été stupéfaits par les conditions de vie des gens.

   C'est bien sûr dans les mines de Potosi que nous avons le plus halluciné en voyant comment vivaient et travaillaient les mineurs : cette visite restera un moment très fort de notre voyage.

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   Nous avons aussi vu beaucoup d'enfants travailler, plus que dans d'autres pays sans doute. Souvent c'est juste pour aider dans le commerce familial mais d'autres fois c'est pour pouvoir survivre, comme les nombreux cireurs de chaussures dans les rues.

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   Les conditions de vie difficiles sont ici très souvent dues aux conditions climatiques extrêmes que l'on peut rencontrer sur l'altiplano ou dans les montagnes (comme ce vieil homme vivant dans sa maison au milieu de nulle part dans la Cordillera Real).

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   Le bassin amazonien connaît un climat très différent des régions en altitude mais nous avons pu voir que l'isolement pouvait être le même en pleine jungle !

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   Enfin, le manque d'infrastructures du pays ajoute bien sûr à ce sentiment d'une vie dure. Les pistes défoncées reliant les villes ou les égouts à ciel ouvert dans les rues de Trinidad sont deux exemples parmi d'autres...

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   Dans un tout autre domaine, nous avons comme d'habitude bien rigolé grâce à nos chambres d'hôtel. Si nous avons connu différents standings, tous avaient une petite touche marrante. Comme ces oreillers dans notre hôtel classe à Sucre.

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   Cet objet de déco à Tupiza.

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   Ou ces consignes pour la douche à Rurrenabaque (on n'a vu personne chronométrer derrière la porte de notre chambre).

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   Nous avons connu des logements très sommaires comme le dortoir du lodge lors de notre tour dans la pampa à Rurrenabaque.

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   Cependant nous avions le bonheur d'être dans un environnement superbe quand nous avons eu ce type de chambre. Par exemple, notre " alojamiento " à Sajama était très très basique mais les paysages autour étaient magnifiques.

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3 septembre 2007

Asunción (Paraguay), lundi 3 septembre 2007

Court séjour à Santa Cruz

   Les villes se suivent et ne se ressemblent pas. Après Trinidad, sa saleté et l'impression d'être loin de tout, nous arrivons à Santa Cruz, la cité la plus peuplée et la plus riche de Bolivie.

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   Nous nous sentons rapidement assez bien dans cette ville. Même si elle compte un million et demi d'habitants, le centre est à taille humaine. La place principale, où l'on peut s'asseoir tranquillement à l'ombre d'arbres tropicaux est très agréable et toujours animée, sauf à l'heure de la sieste.

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   Il n'y a pas grand-chose à visiter dans la ville mais ce n'est pas grave. Ce vendredi 31 août, nous nous baladons au hasard et nous arrêtons lire le journal dans l'un des parcs. La température est parfaite, dans les 28° peut-être, il fait bon être dehors et nous n'avons pas trop chaud même en marchant.

   Il faut avouer que nous sommes également heureux de retrouver une chaîne de cafés que nous avions connue à La Paz : leurs chocolats et cappuccinos sont excellents, donc nous en profitons. On ne sait pas quand on retrouvera un bon café, alors Clément prend de l'avance sur les futurs nescafés qui l'attendent sur la route.

   Notre hôtel, lui aussi, est très agréable. Il y a de nombreuses plantes dans la cour centrale et surtout deux toucans qui sont l'attraction pour les touristes de passage. Nous avions rapidement aperçu quelques toucans au Costa Rica et nous sommes très contents de pouvoir en observer d'autres et les prendre en photos. Ces oiseaux sont tellement beaux !

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   Peut-être ces animaux domestiques nous ont-ils donné envie d'en voir d'autres ? Toujours est-il que le samedi nous décidons d'aller visiter le zoo de Santa Cruz. Nous ne sommes pas des fans de ce genre d'endroits d'habitude, c'est toujours triste de voir des animaux en cage. Cependant c'est notre dernière chance de voir un jaguar en chair et en os. Que ce soit en Amérique centrale ou en Bolivie, lors de nos tours dans la jungle, nous n'avons vu que des empreintes laissées sur le sol par cet animal. Nous voulons voir à quoi il ressemble !

   Et nous ne sommes pas déçus. Le zoo possède pas loin d'un dizaine de jaguars. Tous dégagent un mélange de force et d'agilité vraiment étonnant.

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   Finalement, en les voyant pour de vrai, on se dit que ce n'est pas plus mal de ne pas en avoir croisé dans la nature...

   Nous voyons bien sûr beaucoup d'autres animaux originaux pour les petits Français que nous sommes. Parmi eux, nous avons surtout aimé les nombreux perroquets multicolores, la harpie et son air féroce, les paresseux suspendus tranquillement aux branches des arbres du zoo ou les pumas très amoureux.

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   Nous serions bien restés un peu plus longtemps à Santa Cruz, notamment pour visiter un parc national très proche, mais cela fait maintenant plus de cinq semaines que nous sommes en Bolivie et nous arrivons à la limite du temps que nous pouvons y accorder : il faut avancer ! Même en partant un an, on n'a pas assez de temps pour tout faire, c'est fou...

   Le samedi 1er septembre à 20h nous embarquons donc dans un bus à destination d'Asunción au Paraguay pour une durée estimée à 22 heures ! Nous aurions bien aimé partir avec la compagnie de bus dont vous pouvez voir la photo ci-dessous mais malheureusement elle s'arrête avant le Paraguay. Quelle star, ce Jean-Paul !

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   Nous faisons route plein sud et franchissons la frontière au milieu des étendues désertes du Chaco : il fait nuit et nous ne voyons rien dehors mais ça n'est pas grave de toute façon il n'y a rien à voir.

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   Nous quittons la Bolivie dans une situation politique délicate. Manifestations et grèves font la une des journaux tous les jours à cause du problème sur la localisation de la capitale. Quand on voit qu'en plus la région de Santa Cruz réclame de plus en plus d'autonomie, il y a de quoi être pessimiste pour le pays...

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31 août 2007

Santa Cruz, vendredi 31 août 2007

Dans la jungle amazonienne

   De retour à Rurrenabaque après notre tour dans la pampa, nous décidons d'aller passer deux jours dans la jungle elle-même. Les chances d'y voir des animaux sont plus réduites mais nous pensons y trouver une atmosphère différente. Si pour voir la pampa nous avions opté pour une formule " petit budget " avec visites en groupe, dortoirs sommaires, douches quasi-inexistantes et bande d'étudiants anglais bourrés le soir (pas toujours facile de dormir...), nous choisissons cette fois une formule un peu différente.

   C'est donc en bateau privé que nous nous rendons le lundi 27 août dans un éco-lodge situé à courte distance de Rurre, en amont sur le Rio Beni. La formule de tourisme communautaire se développe de plus en plus en Bolivie comme ailleurs. Notre logde est géré par une communauté de Tacanas, une des ethnies qui peuplent le bassin amazonien et qui ont ainsi l'opportunité de profiter de la manne touristique. Leurs activités traditionnelles de pêche et de chasse étant rendues difficiles par la création de réserves naturelles et de parcs nationaux, elles se voient ainsi offrir des possibilités de " reconversion ". Pour les touristes, c'est l'assurance de bénéficier des services d'un guide natif de la région et capable de partager ses connaissances.

   Dans notre cas, cela veut dire aussi guide privé, joli bungalow, repas soignés, et personnel aux petits soins. Seule ombre au tableau, il pleut depuis la nuit précédente et il fait plutôt froid.

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   Qu'à cela ne tienne, nous partons tout de même dans la jungle pour une première balade visant à nous faire découvrir les plantes médicinales de la région.

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   Nous apprenons ainsi à guérir de manière traditionnelle toutes les maladies existantes, du rhume au paludisme et des hernies aux fractures. Cette promenade est aussi l'occasion d'admirer quelques bestioles sympathiques...

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   Pour la petite histoire, pour cette balade comme lors de notre tour dans la pampa, on nous propose des bottes en caoutchouc. Devinez juste qui n'en trouve pas à sa taille...

   Plus tard dans la journée, nous allons visiter la communauté elle-même. Ce n'est pas tout à fait un village, les maisons sont trop dispersées pour cela mais il existe tout de même un " centre " regroupé autour de l'école, du terrain de foot et du pressoir à canne à sucre. Ah, le jus de canne frais additionné d'un peu de citron vert... un délice !

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   Cette nuit, pas d'Anglais imbibés, juste le bruit des animaux, le chant des oiseaux et celui de la pluie...C'est peut-être ça le plus fantastique, se trouver au cœur des sons de la jungle ! Notre bungalow, situé un peu à l'écart offre cette possibilité. Et comme les murs sont principalement constitués de moustiquaire, on a notamment l'impression de prendre sa douche en pleine forêt !

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   Pour notre deuxième jour, nous avons un peu plus de chance avec la météo. Il ne pleut plus et s'il fait gris la majeure partie de la matinée, nous avons droit à un beau soleil à partir de la mi-journée. Nous partons d'abord pour une longue promenade en forêt. Notre guide s'arrête parfois pour nous conter des histoires qui mêlent le Christ, les mauvais génies, le Diable, les esprits des arbres et le Duende, le maître de tous les animaux de la jungle... Etonnant mélange des croyances !

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   Notre promenade se termine par une longue marche dans un canyon étroit façonné par l'eau. Une des jolies surprises de la nature.

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   L'après-midi, il fait suffisamment beau pour aller se baigner dans une cascade dans les environs de notre lodge. L'eau est plutôt froide mais on a déjà connu pire en Bretagne et puis on ne se baigne pas tous les jours sous une chute d'eau dans la jungle amazonienne.

   Un dernier merci à notre guide et à notre cuisinière et c'est l'heure du retour à Rurrenabaque. La visite dans la jungle constitue une expérience très différente de celle de la pampa. Beaucoup plus calme et moins spectaculaire, elle restera cependant un excellent souvenir : on se focalise plus sur les bruits, les odeurs et il est intéressant de sentir la puissance de toute la vie, végétale ou animale, présente dans ce milieu.

   Une fois à Rurre, nous nous renseignons sur les moyens d'en partir. Avant d'aller dans la jungle, nous avions essayé d'acheter des billets pour Trinidad pour ce mardi soir mais sans succès : c'est jour de grève en Bolivie. Le pays doit être champion du monde des barrages routiers, des manifestations et des grèves. La France à côté, c'est bienvenue à travail-land !

   Cette fois-ci, c'est pour protester contre le blocage de l'Assemblée Constituante. La Bolivie essaye en effet de se doter d'une nouvelle constitution mais un nombre ridicule d'articles a été adopté, l'Assemblée bute sur une vive opposition à chaque proposition et se trouve bloquée depuis plusieurs mois. Parmi les points les plus contestés et les plus facilement compréhensibles (parce que la réforme agraire c'est pas simple), le choix de la capitale. Sucre, capitale historique et constitutionnelle de la Bolivie, réclame les pouvoirs exécutif et législatif basés à La Paz, au grand dam des Paceños. Depuis plusieurs mois, des manifestations se succèdent dans les deux villes (et dans les autres, il n'y a pas de raison) pour réclamer la " capitalidad plena " des deux côtés.

   Cependant, quand nous allons nous renseigner au terminal de bus, il n'y a plus aucun problème. Les liaisons routières qui ont été coupées toute la journée sont maintenant rétablies et nous achetons des billets pour Trinidad pour le soir-même à 22 heures. Une demi-heure avant, nous voilà à la gare routière à attendre sagement notre bus, qui ne vient pas...
   23h20 : le bus sera là dans une demi-heure.
   23h50 : le bus a eu un ennui mécanique à une heure d'ici, il sera là demain matin à 9 heures.
   Nous protestons pour la forme mais après nous être fait confirmer le nouvel horaire nous partons trouver un hôtel pour la nuit.

   Le lendemain à 8h40, le cœur plein d'espoir et le sac plein de " banana bread " pour la route (une des spécialités de Rurre, un délice), nous sommes de retour au terminal de bus. Renseignements pris, le bus a quitté l'endroit où il était tombé en panne et il sera là dans une quarantaine de minutes. Effectivement, le bus arrive avec un retard raisonnable sur l'horaire prévu. Il est très haut sur roues pour lui permettre d'affronter les quelques 13 heures de piste qui nous attendent. Manque de chance, nous héritons des plus mauvaises places, celles qui secouent le plus tout à l'arrière du bus. Nous passons donc la journée à nous cramponner, à sauter sur nos sièges, à prier pour ne rien nous casser à l'atterrissage...

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   D'une certaine manière, nous sommes contents de ne pas faire le trajet de nuit, nous n'aurions pas fermé l'œil ! Se succèdent donc de longues heures de piste, parfois de champ de boue, des traversées de rivières mémorables... Il faut dire que les rios de la région ne sont pas couverts par des ponts. Pour traverser, il faut donc s'en remettre à un bac, sorte de barquette en bois à peine plus grande que le bus et pour lequel il faut attendre son tour, parfois très longtemps...
   Désolés, pas de photo disponible, il faisait déjà nuit et bien sûr, il n'y avait pas de lampadaire.

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   A Trinidad où nous arrivons tard le soir, nous nous empressons de chercher un hôtel. Le lendemain matin, nous réalisons rapidement qu'il n'y a pas grand-chose à y faire. Nous achetons donc des billets pour le soir-même pour Santa Cruz et profitons de tout ce que la ville a à nous offrir : un peu de temps pour se remettre des courbatures de la veille et une douche. Chaude pour Clément, froide pour Florence qui a un peu (beaucoup ?) de mal avec les chauffe-eau électriques...

   Le seul centre d'attraction de la ville, c'est sa grande place ombragée autour de laquelle il fait bon tourner à moto. Cela semble en effet être la distraction locale. Détail amusant, depuis que nous avons retrouvé la chaleur à Rurre, nous constatons également le retour en force des motos où s'entasse parfois toute une famille. La moyenne s'établit autour de trois personnes par engin mais on peut monter à beaucoup plus...

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   Plutôt que de louer un deux-roues pour nous joindre au manège, nous préférons le contempler en dégustant des oranges fraîchement pressées.

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   Nous passons ainsi la journée, tranquillement et à ne rien faire de spécial. A 21h nous embarquons dans notre bus de nuit à destination de Santa Cruz, la plus grande ville de Bolivie. Il faut bien avancer, nous devons être à Buenos Aires en Argentine dans un mois.

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27 août 2007

Rurrenabaque, dimanche 26 août 2007

Arrivée dans un autre monde

   Le jeudi 23 août très tôt le matin, nous partons pour l'aéroport de La Paz, la jungle amazonienne nous attend. Nous nous payons le " luxe " de prendre l'avion pour nous éviter un trajet en bus de 18h réputé très très pénible. En plus, c'est une joie de décoller de La Paz et de pouvoir survoler les montagnes environnantes. Nous embarquons vers 8h, en retard, pas à cause du contrôle aérien, mais pour laisser le temps au soleil de disperser le brouillard qui s'est installé sur l'aéroport de Rurrenabaque.

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   Le vol est splendide et nous passons très près de certains sommets de la Cordillera Real. Nous avons le temps de repérer le trajet que nous avons effectué lors de notre trek de trois jours dans cette région et l'on pourrait presque apercevoir les alpinistes effectuant l'ascension du Huayna Potosi sur notre droite !

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   Passés ces obstacles, l'avion survole des montagnes de moins en moins hautes. La neige laisse place à une végétation abondante. Le tout reste escarpé mais on peut observer que le terrain s'abaisse progressivement et que le bassin amazonien se rapproche très vite. Après seulement 40 minutes de vol nous atterrissons à Rurre, comme on dit en Bolivie.

   Dès que l'avion touche le sol, nous sentons que nous sommes arrivés dans un autre monde : la piste est en herbe, nous sommes un peu plus secoués que d'habitude. A la sortie de l'appareil nous sommes accueillis par la chaleur. On s'y attendait bien sûr mais ça surprend. Généralement, il faut plus de temps de vol pour avoir une telle différence de température entre le départ et l'arrivée. Outre la météo, le changement dans les couleurs, les odeurs, les vêtements des gens, le côté artisanal du petit aérogare nous étonnent. Sommes-nous vraiment restés dans le même pays ?

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   Nous apprécions beaucoup cette arrivée. Le choc provoqué par cet environnement si différent correspond bien à la rupture dans notre parcours en Amérique du sud : nous en avons terminé avec la montagne et d'autres perspectives s'offrent à nous.

   Nous entrons d'ailleurs rapidement dans le vif du sujet. La veille, nous avons réservé un tour de trois jours dans les environs de Rurrenabaque avec départ pratiquement dès la sortie de l'avion. Le temps de laisser un sac dans le bureau de l'agence et nous voilà partis pour trois heures de jeep puis trois heures de bateau.

   Nous allons passer ces quelques jours dans ce que l'on appelle ici la pampa, des zones essentiellement marécageuses sillonnées de rivières. La forêt y est bien sûr présente mais pas de façon continue. Les animaux sont ainsi beaucoup plus faciles à observer qu'en pleine jungle.

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   Si le transfert en jeep ne présente aucun intérêt, le tour en bateau pour rejoindre notre logement est par contre très riche. Nous voyons tout de suite énormément d'animaux. Nous sommes un groupe de huit à bord d'une barque longue et étroite et notre guide s'arrête dès qu'il aperçoit un animal.

   Les premiers à nous souhaiter la bienvenue sont les alligators et les caïmans. Dans cette rivière, ils pullulent, il y en a au moins un tous les 20 m.

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   Les tortues sont également très nombreuses. Elles cherchent toujours un tronc d'arbre pour se mettre au sec et parfois on en voit des colonies entières sur la même branche.

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   Nous aurons l'occasion de voir à maintes reprises pendant ce tour des capybaras, sortes de gros hamsters un peu patauds.

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   Il y a évidemment toujours beaucoup d'oiseaux à tourner au-dessus de la rivière. Désolés pour leurs noms, on n'est pas très doués en piafs.

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   Une nuée de petits singes jaunes pas timides viendra aussi nous saluer pendant ce premier tour.

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   Vers 17h, contents de notre trajet sur l'eau, nous arrivons à notre " lodge ". Le confort est très sommaire mais nous n'avons pas dépensé une fortune pour ce tour.

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   Ce sont les déplacements en bateau qui sont le plus intéressants pendant ces trois jours car c'est dans ces moments que nous pouvons voir le plus d'animaux. Cependant plusieurs activités originales sont également au programme.

   La marche dans la pampa à la recherche d'anacondas par exemple. Nous aurons de la chance, nous en verrons et toucherons un, ce qui n'est pas le cas pour tous les groupes. Ce n'est pas l'anaconda de 20 mètres comme au cinéma bien sûr mais c'est toujours amusant de voir de telles bêtes pour de vrai.

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   La pêche aux piranhas nous a bien amusés également même si cette fois encore nous avons pu nous rendre compte que nous n'étions pas très doués dans cet art. A défaut de les attraper, nous les avons surtout nourris de bonne viande. C'est hallucinant la voracité de ces poissons. A peine l'hameçon dans l'eau on peut sentir des touches et trente secondes après, pour nous en tout cas, on ressort la ligne sans poisson au bout mais également sans appât. C'est vrai qu'en voyant la dentition des piranhas, on s'étonne moins.

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   La seule activité où nous manquons de chance c'est la nage avec les dauphins roses qui peuplent les rivières de la région. Nous en rencontrerons quelques uns lors de nos déplacements mais pas l'après-midi où nous devons nous mettre à l'eau avec eux. Pas grave, nous prendrons quand même un bain dans la rivière. Pas très rassurés, il faut l'avouer, avec tous ces alligators qui rôdent...

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   Nous revenons le samedi 25 en fin d'après-midi ravis par notre petit tour dans ce milieu si étonnant pour nous. Enfin, comme souvent après ce genre d'expédition nous sommes aussi très heureux de prendre une bonne douche pour nous décrasser. L'aventure dans la jungle, c'est également agréable quand ça s'arrête !

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22 août 2007

La Paz, mercredi 22 août 2007

Un peu plus près des étoiles

   En revenant à La Paz après notre séjour dans le parc Sajama, nous hésitons sur la suite à donner à notre séjour. Parmi nos objectifs de voyage figurait l'ascension d'un sommet qui nous permette de battre notre précédent record d'altitude qui datait de bientôt deux ans (le Kilimandjaro à 5895 mètres). Evidemment, nous voulions également passer la barre symbolique des 6000 mètres. Et puis il faut bien l'avouer, des amis partis au Népal avaient récemment porté le record de la promo à 6189 mètres alors si on avait pu le leur prendre...

   Notre déception de ne pas avoir pu tenter l'ascension du Parinacota ne nous interdit pas d'essayer un autre sommet. Tout près de La Paz se trouve en effet le Huayna Potosi (photo plus bas), probablement un des " plus de 6000 " les plus accessibles du monde. Seulement voilà, cette facilité et sa proximité de La Paz en font aussi une des montagnes les plus fréquentées, surtout au mois d'août. C'est pourquoi nous avions a priori écarté l'idée de le gravir mais puisque le destin et les pieds de Clément sont contre nous, nous décidons de tenter tout de même l'ascension. Après tout, les possibilités de passer facilement 6000 mètres ne sont pas si nombreuses et il serait dommage de ne pas profiter de notre excellente acclimatation et de notre présence dans la région !

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   Le vendredi 17 août dans l'après-midi, nous partons donc en quête de renseignements sur l'expédition. Dans une des agences, on nous demande à quelle altitude nous avons passé les derniers jours pour évaluer notre acclimatation. Nous expliquons alors que nous revenons de Sajama ainsi que le détail de nos déboires matériels. Nous racontons également que nous préférerions tenter l'ascension du Parinacota mais que l'organiser depuis La Paz revient beaucoup trop cher en raison de l'éloignement géographique du volcan. Le gérant réfléchit un instant puis nous annonce qu'en combinant transports publics et privés (ce que refusaient de faire les autres agences que nous avions consultées), il peut peut-être nous organiser l'expédition pour un prix raisonnable.

   Nous revenons le voir un peu plus tard pour obtenir un devis détaillé et si l'ensemble coûte plus cher que le Huayna Potosi, cela devient abordable. Nous n'hésitons pas longtemps et nous acceptons son offre : départ prévu dimanche matin. Juste une question avant de signer, la pointure 45, ça ne pose pas de problème ? Non, c'est bon !

   Nous consacrons le temps qui nous reste avant le départ à effectuer les tâches indispensables : défaire les sacs, faire une lessive, refaire les sacs, racheter des vivres de course : de dépit en revenant de Sajama, nous avons mangé toutes nos barres de chocolat prévues pour l'ascension ! Nous procédons également à l'essayage du matériel et à notre grand soulagement, Clément trouve chaussure à son pied. Il n'y a plus qu'à tout ranger :

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   Nous devons également faire provision d'eau, il n'y en a pas sur les pentes du volcan et il faut donc en monter suffisamment pour deux jours, aussi bien pour boire que pour cuisiner. Nous trouvons aussi le temps d'acheter quelques souvenirs. La Paz est un véritable paradis d'artisanat, nous en profitons donc.

   Finalement le samedi soir, nous sommes prêts. Nous laissons un gros sac en dépôt à l'hôtel et pour le reste, nous procédons comme d'habitude à une répartition équitable du paquetage :

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   Même comme ça, l'expérience montre que Clément marche plus vite !
   Seul hic, un gros rhume s'annonce chez Florence, ça n'est vraiment pas le moment !

   Le dimanche matin, nous retrouvons Roque, notre guide, à la gare routière avec tout le matériel et de la nourriture pour trois jours. Nous devons prendre un bus à destination d'Arica au Chili et descendre peu avant la frontière. La route " internationale " borde en effet le sud du parc Sajama. De là, un 4x4 nous emmènera au camp de base du Parinacota. Tout cela est très joli en théorie sauf que nous sommes en Bolivie et qu'en conséquence les choses sont loin d'être aussi simples. Il y a en effet ce dimanche une course de voitures du côté d'Oruro, soit bien plus au sud que notre embranchement vers le Chili mais qu'importe, la route est bloquée et pas un bus ne part du terminal. Le temps passe et la situation n'évolue pas. Le bus, prévu pour 6 heures du matin, pourrait finalement partir vers midi selon les informations que nous obtenons vers 8h30.

   Le problème c'est que dans ce cas nous arriverions trop tard pour monter au camp de base dans la foulée, il faudrait dormir à Lagunas, le village au bord de la grand route et sans doute perdre une journée. Nous hésitons à différer carrément notre départ quand soudain le bus s'ébranle, nous voilà partis !

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   Partis mais pas arrivés, notre engin présente quelques problèmes mécaniques, nous nous arrêtons sur la route pour laisser le moteur refroidir et quand nous repartons le bruit n'est pas des plus engageants. Malgré tout, nous arrivons à Lagunas sans encombre, bien contents de ne pas avoir à aller plus loin. Les passagers pour Arica en sont à peine à mi-voyage...

   A Lagunas, nous sommes accueillis par le patron de l'auberge restaurant du lieu qui fait également chauffeur de 4x4 et porteur de matériel. Il nous organise efficacement le déjeuner (il est 13 heures) et le transport pour le camp de base où nous arrivons vers 15h30. Une courte marche nous emmène au camp haut à 5100 mètres d'où nous attaquerons le sommet le lendemain. Nous n'avons jamais dormi aussi haut, c'est un premier record qui tombe ! Et puis la vue sur le volcan Pomerape voisin est bien belle...

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   Nous montons rapidement notre tente et en attendant le dîner nous préparons notre matériel. Petite frayeur en ajustant les crampons, ceux de Clément ne sont pas assez grands pour ses chaussures. La prochaine fois, on lui coupera les pieds avant de partir en voyage. Finalement en bricolant un peu on arrive à adapter les crampons. A part ça, Florence tousse à en cracher ses poumons, espérons que ça ira pendant l'ascension !

   Après le dîner nous allons nous coucher. Malgré l'altitude, la nuit est loin d'être aussi froide que nous le redoutions et nous réussissons à dormir, enfin, jusqu'à la sonnerie du réveil à une heure du matin !

   Commence alors la transformation en parfait petit bibendum : T-shirt à manches longues, micro-polaire, polaire wind-stopper, veste d'alpinisme, caleçon long, pantalon en polaire, sur-pantalon de montagne, double paire de chaussettes, grosses chaussures, guêtres, gants en polaire, gants imperméables, cagoule, bonnet, écharpe. On n'oublie pas non plus la frontale, les crampons, le piolet et le harnais. Ouf, nous voilà parés. A mi-équipement, nous trouvons le temps d'avaler un " mate de coca ", une infusion de feuilles de coca et de manger un morceau de pain, il faut prendre des forces.

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   Vers 2h30, nous voilà partis. Il n'y a pas de lune et nous ne pouvons compter que sur la lueur blafarde de notre frontale pour nous éclairer mais le début du parcours est facile. Nous suivons un sentier sablonneux bien tracé et qui ne s'effondre pas trop sous nos pas. Roque imprime un rythme lent mais régulier et nous avançons sans avoir besoin de trop nous arrêter. Nous doublons même pas mal de groupes.

   Au bout de deux heures de marche, le sol se fait plus fuyant. Il est constitué de sable mêlé de rochers et cède sous nos pas. Il faut être prudent pour ne pas provoquer d'éboulis et risquer de blesser d'autres personnes en contrebas. Le vent s'est levé et s'il n'est pas excessivement fort, il est tout de même glacial. Quand nous nous arrêtons pour boire ou manger un morceau, nos mains et nos pieds se refroidissent rapidement. A 5h30, le ciel est toujours d'un noir d'encre, pas la moindre soupçon de lueur à l'horizon. Florence se demande même si le soleil n'a pas précisément choisi ce jour pour faire son paresseux et rester couché.

   Insensiblement pourtant, il fait un peu moins sombre et le jour se lève enfin. Il faudra attendre une heure de plus pour vraiment voir le soleil et sentir sa chaleur mais c'est bon pour le moral de voir un peu ce qui se passe autour. Le volcan Sajama s'avère vraiment magnifique avec les premières lueurs du jour.

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   Entre-temps, nous avons atteint la partie neigeuse de la pente et nous avons chaussé les crampons. Il n'y a pas de glacier sur le volcan donc pas de crevasse mais la marche est loin d'être facile. Le vent et les variations de températures ont en effet sculpté la neige en forme de pénitents, de gros blocs pointus qui résistent ou cèdent sous notre poids. Nous sommes obligés de faire de grands et hauts pas pour les enjamber. Notre progression se fait pénible, lente et fatigante.

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   Assez rapidement après le lever du soleil, Roque nous annonce que l'objectif est en vue et que ce qui nous parait être le sommet à courte distance est effectivement le bord du cratère. Sans nous consulter, nous évaluons tous les deux ce point à environ une heure de marche. En fait, il nous faudra encore 2h30 pour l'atteindre !  Cette dernière montée est interminable, le cratère n'en finit pas de ne pas se rapprocher. Nous avançons en zigzags et quand nous relevons la tête pour estimer notre progression, nous avons l'impression de ne pas avoir bougé depuis la dernière fois.

   Finalement, après 7 heures d'ascension, nous voilà au bord du cratère. Nous sommes heureux d'être arrivés et aussi un peu surpris de n'avoir pas du tout ressenti l'altitude au cours de notre montée. Nous avons peut-être le souffle un peu court mais pas une fois nous ne nous sommes arrêtés, la tête renversée en arrière, à la recherche d'air. Pas de mal de crâne non plus, ni d'envie de vomir. L'ascension nous a paru longue et pénible mais pas physiquement difficile.

   A cet instant, nous ne réalisons pas toutes ces analyses, nous profitons de l'endroit.

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   Pour être tout à fait précis, nous ne sommes pas exactement au sommet du volcan. Nous nous trouvons au bord du cratère, à un peu plus de 6330 mètres d'altitude. Nous ne savons pas exactement où se trouve le point le plus haut et ça n'a pas l'air d'être très clair. Pour être sûr de l'atteindre, il faudrait entreprendre le tour du volcan et ça prendrait encore 5 heures donc ça n'est pas envisageable. De toute façon, nous ne gagnerions que 10 mètres environ.

   Après une pause photo-grignotage, nous attaquons la descente. La marche sur pénitents s'avère aussi pénible dans ce sens qu'à la montée et la fatigue commence à se faire sentir. De nouveau, la longue pente neigeuse nous semble interminable. Nous rejoignons finalement la région de sable et de pierres et nous ôtons les crampons. Cette partie est extrêmement éprouvante, nous provoquons des éboulis tous les deux pas et nous glissons beaucoup. Si encore nous avions nos chaussures de randonnée, cela irait mais nous sommes toujours chaussés des grosses coques en plastique lourdes et rigides qui dérapent en permanence.

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   Au bout de 3h30 de descente, nous arrivons enfin au camp où nous avons dormi et nous nous effondrons dans la tente. La journée n'est pas encore finie, il faut à présent se changer, ranger les sacs et démonter la tente. Nous grignotons du bout des lèvres un sandwich préparé par Roque sans savoir si nous avons faim et si notre estomac supportera une nourriture solide.

   Une courte marche nous ramène au camp de base où nous retrouvons la voiture et une heure plus tard nous pouvons nous installer dans l'auberge de notre chauffeur à Lagunas. Le confort est sommaire, il n'y a pas de douche mais les lits sont confortables et nous nous allongeons pour une petite sieste. Le dîner ne se fera pas attendre longtemps et nous allons rapidement nous coucher, non sans avoir offert une bière à notre guide et à notre hôte pour célébrer notre succès.

   Onze heures de sommeil plus tard, nous émergeons pour un énorme petit-déjeuner au soleil avec en toile de fond notre volcan de la veille. Nous sommes contents d'y être allés mais on est quand même mieux là qu'en haut !

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   Après ce petit-déjeuner, un bus en provenance du Chili nous ramène à La Paz où nous savourons les délices d'une douche chaude. Nous organisons notre après-midi de manière à nous faire plaisir et à fêter dignement notre " 6000 ". Achat de chocolats fins que nous dégustons devant des boissons chaudes dans un café chic, acquisition d'une bouteille du vin qui passe pour être le meilleur en Bolivie. Ce soir, ce sera dîner arrosé dans la chambre d'hôtel. Voilà en effet deux semaines que nous avions arrêté tout alcool en prévision de notre ascension, il faut bien se rattraper !

   Le mercredi 22 août, nous faisons nos adieux à La Paz en nous promenant à nouveau sur les marchés et en profitant du confort des cafés.

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   Nous avons réservé un vol pour le jeudi matin à destination de Rurrenabaque dans le bassin amazonien. C'est une page de notre voyage qui se tourne. Depuis 3 mois que nous sommes en Amérique du Sud, nous avons passé la majeure partie de notre temps en altitude. Nous aimons beaucoup la randonnée et nous avons adoré les paysages des différentes cordillères que nous avons visitées. Cependant, nous sommes contents de quitter l'altitude et le froid. Nous en avons un peu marre des soirées glaciales, des nuits emmitouflés dans notre sac de couchage, des bonnets et des écharpes !
   Désormais, à nous la chaleur, les pluies tropicales, les moustiques et les médicaments anti-palu !

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18 août 2007

La Paz, samedi 18 août 2007

La Paz et ses environs

   Avec ce trajet en bus entre Tupiza et La Paz, nous battons notre record de durée de transport : 16 heures d'affilée, il y a des prouesses dont on se passerait bien. Heureusement pour les fesses endolories de Clément, le siège est assez confortable et le voyage ne se transforme pas en calvaire.

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   Nous voici de retour à La Paz plus de deux ans après une première visite rapide. La ville nous avait laissé un bon souvenir et nous ne sommes pas déçus de la vue en arrivant en bus. La Paz est située au fond d'une cuvette et des maisons ont été construites sur les flancs des montagnes environnantes au fur et à mesure que le nombre d'habitants augmentait. On peut même dire qu'elle est maintenant sortie de cette cuvette car la prolongation de l'agglomération, la commune d'El Alto, s'étend sur un plateau 400 m plus haut que le centre-ville qui est déjà à 3600 m d'altitude. L'unique voie d'accès se faisant par El Alto, le visiteur, quand il arrive, a une vue globale de La Paz et de ces flancs de montagnes littéralement dévorés par l'expansion de la ville.

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   De hauts sommets enneigés de plus de 6000 m sont également tout proches, ce qui ne gâche rien à la vue ! Les bâtiments ont tous cette même couleur rouge caractéristique et certains sont construits sur des pentes hallucinantes.

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   Outre sa situation particulière, la ville surprend par le nombre de ses marchés. Le quartier où sont installés la plupart des hôtels regorge ainsi d'étals où l'on vend absolument de tout. Fruits, légumes, céréales, vêtements, chaussures, poissons, viandes... Tout se côtoie dans la rue sans ordre apparent, spécialement les samedis et dimanches.

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   Nous montons au dernier étage de notre hôtel qui est situé au milieu de l'action pour profiter d'une vue plongeante sur ces étals. C'est encore plus beau vu d'en haut

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   Les montagnes ne sont donc pas très loin. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas marché mais nous voulions bien sûr le faire ici en Bolivie. Le vendredi 10 août nous faisons le tour de quelques agences proposant ce genre d'activité et organisons un petit trek dans la Cordillera Real, la chaîne montagneuse la plus proche de La Paz.

   Nous partons le dimanche 12 pour trois jours de marche entre 4600 et 5000 m.
Cette première journée nous conduit au pied d'un massif très connu en Bolivie, le Condoriri. La forme de ces montagnes est sensée ressembler à un condor qui prend son envol.

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   S'imaginer le condor n'est pas forcément évident mais l'ensemble est harmonieux, le petit lac auprès duquel nous campons cette première nuit est joli et surtout nous nous retrouvons enfin dans un lieu où les hordes de touristes du mois d'août sont absentes. Bref, nous sommes ravis d'être là.

   Le deuxième jour nous traversons des paysages assez arides. Il n'y a pas grand monde ou grand-chose sur le chemin à part les nombreux troupeaux de lamas et les deux petits hameaux perdus au milieu de nulle part que nous traversons.

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   Nous gardons en vue l'élégant Huayna Potosi, haut de 6088 m, pendant presque toute la journée : nous l'aurons photographié sous toutes les coutures celui-là.

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   En fin de journée nous arrivons au fond d'une vallée où deux maisons semblent s'être égarées : voilà notre campement. C'est bien, nous ne serons pas embêtés par les voisins ce soir...

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   Le propriétaire des lieux nous permet même de rentrer dans la petite maison pour nous protéger du froid pendant le repas, c'est royal. Notre guide Sylverio transportera même sa tente à l'intérieur pour la nuit ! C'est vrai que les nuits sont glaciales en cette saison. Le givre dans la tente et les bouteilles d'eau gelées au petit matin en témoignent.

   Le troisième jour, le temps de dire au revoir à celui qui nous a semblé être l'unique habitant des lieux et de le prendre en photo, nous attaquons un col à 5000 m.

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   La montée est rude pour démarrer la journée mais nous ne sommes pas déçus par la vue une fois en haut : toute la région est sous nos yeux. La Paz, le lac Titicaca, la Cordillera Real et même des volcans bien plus éloignés comme le Sajama, le point culminant de Bolivie.

   Nous ne marchons en tout que trois heures avant de retrouver une route et le taxi qui nous ramène en ville. Une petite halte après dix minutes de voiture nous permet d'avoir une dernière vue du Huayna  Potosi, puis le trek est déjà fini...

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   Nous voici donc de retour à La Paz le mardi 14 août en début d'après-midi. Nous ne restons qu'une nuit car nous partons dès le lendemain vers le parc national de Sajama, situé à l'est du pays, à la frontière avec le Chili. Nous connaissons presque déjà le coin car nous étions juste de l'autre côté de la frontière, au parc Lauca et au village de Parinacota, il y a quatre semaines.

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   Nous espérons trouver à Sajama les mêmes choses qui nous avaient tant plues côté chilien : des paysages extraordinaires et une région encore peu touristique.

   Pour accéder au village de Sajama nous devons changer de bus dans un petit bled appelé Patacamaya. En y descendant nous tombons nez à nez avec un défilé totalement surréaliste. Le village est en fête ce 15 août et on a l'impression que tous les habitants se sont donnés rendez-vous sur la route nationale, bloquant bien sûr le fort trafic allant ou venant de La Paz. Nous assistons à une longue parade alternant groupes de musiciens, groupes d'hommes en costumes cravates parfaitement identiques et groupes de femmes en tenues traditionnelles. Tout en marchant, tout le monde effectue la même chorégraphie en faisant tourner un petit camion en plastique pour battre la mesure ! Hallucinant !

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   Décidément, il se passe toujours quelque chose en Bolivie. Ca n'est pas la première fois que nous tombons sur une fête accompagnée d'un défilé. Mais là, les hommes en costard agitant leur jouet et se dandinant, c'est quand même hors du commun.

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   Vers 17h nous arrivons au village de Sajama et nous sommes pris en main par la vieille femme qui travaille au bureau du parc national : d'abord nous payons le droit d'entrée puis elle nous demande ce que nous venons faire, marche ou ascension de volcan pour engager un guide et enfin nous sommes amenés chez une famille qui offre une chambre aux touristes. Nous n'aurons pas l'occasion d'aller voir ailleurs, c'est là que nous devons aller !

   Le village est magnifique surtout avec la lumière de fin d'après-midi. Il est posé sur l'altiplano, cette vaste étendue plate à 4250 m d'altitude, au pied du volcan Sajama mais pas bien loin non plus des deux volcans qui marquent la frontière avec le Chili, le Parinacota et le Pomerape.

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   Cinquante familles vivent ici, soit beaucoup plus qu'à Parinacota. Il y a plus de vie, beaucoup d'enfants et quelques autres touristes aussi. Nous ne serons pas les seuls à dormir ici ce soir. Mais nous n'allons pas faire la fine bouche car nous sommes dans un lieu retiré et très original.

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   Nous sommes venus pour marcher dans les environs bien sûr : un circuit d'une journée sur l'altiplano permet de voir un site avec des geysers et de se baigner dans des sources d'eau chaude. Cependant nous souhaitons aussi voir si nous pouvons organiser une excursion au sommet du Parinacota. Il est haut, 6342 m, mais ne présente pas de difficulté technique. Il n'y a même pas de glacier, juste une couche de neige éternelle. La difficulté réside essentiellement dans l'altitude et le froid.

   Nous retournons donc au bureau du parc à 20h pour rencontrer le responsable du matériel de montagne et essayer d'organiser l'expédition. C'est possible, tout est disponible : guide, jeep pour aller jusqu'au camp de base, porteurs si nous le souhaitons et matériel. Et le tout pour un prix bien inférieur à ce que l'on nous proposait à La Paz. Le seul problème c'est quand Clément annonce sa pointure : 45, c'est beaucoup trop, ils n'ont pas ça en rayon. Mais le responsable matériel peut peut-être arranger ça car il connaît un type qui a des grands pieds dans un village voisin. Il passera emprunter ses chaussures de montagne le lendemain...

   Ne sachant pas trop ce que cela va donner pour l'ascension nous organisons quand même une marche pour le lendemain en louant les services d'un guide.

   Nous passons ainsi une superbe journée le jeudi 16 août en nous baladant sur l'altiplano avec en vedette les volcans de la région.

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   Nous parcourrons tout de même 20 kilomètres dans la journée sous le regard amusé des nombreux lamas que nous croisons.

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   Mais nous voyons également d'autres animaux : des viscachas, divers oiseaux, des vigognes (autre type de " camélidés andins ", voir la photo plus bas) et des autruches des Andes (courant à toute vitesse au loin).

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   Nous traversons un petit champ de geysers, enfin une zone avec de l'activité volcanique très belle. Une rivière coule au milieu et l'eau qui bouillonne tranquillement dans des trous dans le sol est d'une clarté incroyable.

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   Nous nous baignerons enfin dans des sources d'eau chaude, seuls dans l'eau face au volcan Sajama. Une bien belle journée...

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   De retour à Sajama, nous partons nous enquérir des chaussures pointure 45. Malheureusement, le père du gars qui les possède les a empruntées aujourd'hui pour marcher. Il ne rentrera qu'en fin de journée mais quelqu'un viendra nous chercher quand elles arriveront et quand Clément pourra venir les essayer...

   A 20h, n'ayant toujours pas de nouvelles nous ressortons nous renseigner. Le père n'est toujours pas rentré... Donc pas de chaussures mais la promesse de les avoir le lendemain à 9h. Pas convaincus (même si elles arrivent, les chaussures iront-elles à Clément ?), nous décidons de rentrer le lendemain à La Paz avec l'unique transport possible à 6h30 du matin...

   Nous n'aurons pas perdu notre temps ici, la journée du jeudi ayant été fantastique, mais nous arrivons quand même très déçus à La Paz. Cela nous tenait à cœur de tenter cette ascension pour terminer en beauté notre séjour dans la cordillère des Andes avant de descendre dans le bassin amazonien...

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11 août 2007

La Paz, samedi 11 août 2007

A cheval autour de Tupiza

   Nous quittons Sucre le dimanche 5 au soir à destination de Tupiza, située plus au sud à environ 10 heures de bus. Le trajet est assez inconfortable. D'abord, les bus boliviens sont loin d'être agréables comparés à ceux que nous avons connus au Pérou ou au Chili, ensuite nous quittons rapidement le réseau routier goudronné. Nous voilà donc partis pour un long trajet cahotant et poussiéreux. Si on ajoute que les vitres ferment mal et que nous sommes évidemment en altitude (traduire : les courants d'air sont bien froids), il est facile d'imaginer que nous n'avons pas beaucoup dormi en arrivant à Tupiza à 3h30 du matin !

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   Notre premier soin est naturellement de trouver un hôtel. Le premier qui nous ouvre est un peu plus cher que prévu et notre chambre est bruyante et mal située mais on ne fait pas trop les difficiles : on changera plus tard.
   Dans la matinée, nous nous mettons effectivement en quête d'un autre logement et de chevaux pour partir se promener deux jours dans le désert et nous trouvons facilement les deux.

   La région de Tupiza bénéficie d'un climat et de paysages différents du reste de la  Bolivie. La ville est entourée de montagnes rouges, de rochers déchiquetés aux formes et aux couleurs étranges, de canyons encaissés aux pentes parsemées de cactus. Un vrai décor de western spaghetti ! Pour la petite histoire, c'est dans la région que Butch Cassidy et le Sundance Kid commirent leurs derniers forfaits et trouvèrent la mort. Il n'est donc pas étonnant que le mode de visite le plus populaire soit la randonnée à cheval. De quoi s'imaginer tendre des embuscades au détour de ravins accidentés...

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   Notre départ étant prévu le mardi matin, nous passons le reste de la journée du lundi 6 août à nous promener en ville. Celle-ci n'est pas grande mais se pare aujourd'hui d'un intérêt particulier : la Bolivie fête en effet le 182ème anniversaire de son indépendance. En ce jour de fête nationale nous avons donc la possibilité d'admirer des défilés, d'entendre des discours, de manger dans des stands de rues dressés pour l'occasion...

   Le lendemain, nous partons à cheval accompagnés d'un guide d'environ 15 ans. Très vite, si Florence s'amuse, Clément est un peu moins à la fête. Il faut dire qu'on galope beaucoup et que l'allure n'est pas facile à maîtriser quand on monte sur un cheval pour la deuxième fois de sa vie. La beauté des paysages compense quand même l'inconfort du trajet.

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   De temps à autre, nous mettons pied à terre pour mieux explorer les environs ou pour prendre des photos : ça n'est pas facile de tenir son appareil droit quand on est assis sur un cheval qui refuse obstinément de rester tranquillement immobile. Le déjeuner sera aussi l'occasion d'une pause salutaire pour certains.

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   Finalement, après de longs et inconfortables temps de galop, nous arrivons au village où nous ferons étape pour la nuit. Nous avons le temps de nous y promener avant le dîner et de constater que ses habitants fêtent encore l'indépendance : un excellent prétexte pour boire et s'amuser. Florence devra même danser avec les plus éméchés des fêtards et curieusement, ça ne l'amuse pas beaucoup...

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   Quant aux enfants du village, ils ne ratent pas une occasion pour attirer notre attention et réclamer qu'on les prenne en photo.

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   Nous dînons ensuite en compagnie de deux autres couples de Français qui font la même excursion que nous et nous passons agréablement la soirée à jouer aux dés et à boire des bières. Même perdus en pleine campagne, ce ne sont pas les boissons qui manquent.

   Le mercredi matin, nous commençons par escalader (à pied) une colline proche du village pour bénéficier de la vue sur les environs. Les différentes nuances de couleur sur les montagnes environnantes sont vraiment étonnantes.

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   Finalement, il faut bien remonter à cheval pour entamer le trajet retour. La perspective n'enchante guère Clément qui préfèrerait rentrer à pied, en bus ou en vélo, enfin n'importe quoi plutôt que d'enfourcher sa monture. Visiblement, il faudra un peu plus d'expérience avant de partir 15 jours dans les steppes de Mongolie... Pour achever de le démoraliser, à peine en selle, on part au grand galop ! Pas vraiment l'idéal pour s'échauffer !
   Heureusement, on se calme un peu par la suite et les paysages sont toujours jolis.

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   En fin d'après-midi, juste avant d'atteindre Tupiza, nous repartons au galop. Seulement cette fois-ci nous sommes un groupe de neuf : les six touristes et les trois guides. Et naturellement, la plupart des protagonistes sont débutants et ne contrôlent absolument pas leur monture. Nous sommes donc embarqués dans une espèce de course où les chevaux jouent à se dépasser en passant bien trop près les uns des autres. On sent bien qu'au moindre incident tout ce petit monde peut se retrouver par terre. Finalement un sac mal arrimé sur la croupe d'un cheval tombe et la monture de Clément qui vient juste derrière fait un écart. Et là, c'est la chute...
   Sans gravité heureusement, il en gardera juste un léger mal à l'épaule : c'est le métier qui rentre !

   De retour à Tupiza, après une douche réparatrice, nous enchaînons avec un car de nuit pour La Paz. 16 heures de bus brinquebalant, ça n'est sans doute pas la meilleure manière de récupérer du mal de fesses lié à deux journées d'équitation !

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6 août 2007

Tupiza, lundi 6 août 2007

Un peu de confort à Sucre

   Le jeudi 2 août notre bus nous dépose à Sucre après un trajet depuis Potosi non seulement court mais en plus confortable. A notre grande surprise la route est entièrement goudronnée. On ne pensait pas que c'était possible en Bolivie !

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   Point de vue transports la Bolivie est un pays de fous : il faut des heures et des heures pour passer d'une ville à l'autre. La plupart des routes sont des pistes en terre qu'on ne peut même pas parcourir en toute saison. L'exemple de la ville de Tarija, située dans le sud, que vous pouvez trouver sur la carte précédente est frappant : elle est à 12-15h de bus de Potosi, 20h d'Uyuni, 18h de Sucre, 9-10h de Tupiza, 12h de Yacuiba et 10h de Villazón! Autrement dit, loin de tout alors que les distances ne sont pas énormes.

   Nous aurons bien sûr l'occasion de goûter à ces longs déplacements à l'avenir. Mais pour l'instant, nous sommes donc à Sucre, la capitale historique du pays. C'est ici qu'a été déclarée l'indépendance vis-à-vis de l'Espagne. La ville est belle, riche d'une architecture coloniale très bien conservée. Il y a des églises à tous les coins de rues et le blanc domine sur tous les édifices ce qui leur donne une grande majesté.

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   Tout est bien propre ici et les gens semblent relativement aisés. Nous sommes un peu en dehors de la réalité du pays quand on se balade dans le centre ville. Sur la place centrale, on assiste à des scènes que l'on croyait impossible en Bolivie : des petits jeunes boliviens habillés à la dernière mode qui traversent la place avec le téléphone portable collé à l'oreille ou la famille qui se promène tranquillement et prend en photo le petit dernier juché sur le lion...

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   Ca fait bien sûr plaisir de voir que certains s'en sortent dans ce pays. Mais on retrouve sur cette même place l'autre facette de la Bolivie, incarnée par les nombreux mendiants et les enfants qui promènent leur matériel pour cirer les chaussures pour gagner quelques bolivianos.

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   Visiter la ville veut dire visiter des églises. Nous nous exécutons donc pendant les deux journées pleines que nous passons ici ; enfin nous nous contentons de trois ou quatre exemples.
   Ce qui frappe d'abord c'est leur excellent état. Tout est propre et récemment rénové.

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   Ensuite c'est l'or des retables. Le nombre de panneaux dorés est incroyable.

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   Et parfois, c'est le goût douteux de la décoration, comme cet ange au-dessus de nos têtes...

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   A l'image de la ville, nous choisissons un hôtel un peu plus classe que d'habitude pour ce séjour à Sucre. Ca fait du bien de temps en temps, surtout après le froid à Uyuni ou Potosi, quand sortir de la chaleur des couvertures le matin était un calvaire... Nous dépensons donc une fortune (15€ par nuit, petit déjeuner compris !) pour cette chambre spacieuse, confortable, chaude et équipée d'une télé avec le câble et donc TV5.

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   Vous n'imaginez pas le bonheur de voir le JT de 20h de France 2 à l'heure de l'apéro en Bolivie. Enfin, c'est peut-être le verre de vin qui y est pour beaucoup ? Car nous avons aussi découvert un très bon vin bolivien ici. Nous volons de surprise en surprise dans ce pays. Il est justement produit dans la région de Tarija, dont nous parlons plus haut : les vignes sont situées entre 1900 et 2100m d'altitude, ce qui en fait l'un des vignobles les plus hauts du monde. Nous testons ainsi plusieurs cépages du " Concepción ", ravis par ce que nous goûtons. Bref, notre programme n'étant pas très chargé ici, nous prenons notre temps et profitons du confort que nous offre la ville.

   Le dimanche 6 août, nous effectuons une excursion au marché de Tarabuco, à une soixantaine de kilomètres de Sucre. Les artisans de la région sont spécialisés dans des textiles très renommés en Bolivie. Malheureusement, le marché est victime de son succès et des flots de touristes (peut-être tous les touristes présents à Sucre ?) débarquent sur la place du village chaque dimanche. Du coup les prix sont élevés et le nombre de gringos au mètre carré bat des records. Nous apprécierons quand même les tenues traditionnelles, et plus particulièrement les couvre-chefs des habitants des villages environnants mais côté achats, nous ne faisons pas de folies.

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   Notre " pause " dans de jolies villes touche ainsi à sa fin et nous repartons ce dimanche soir vers des endroits plus reculés et plus tournés vers la nature. La douche chaude tous les soirs, c'est terminé pour quelques jours !

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4 août 2007

Sucre, samedi 4 août 2007

Potosi et ses mines

   Le 29 juillet en fin de journée, nous voilà donc à Potosi. Même si la ville est située à 4000 mètres d'altitude, il y fait moins froid qu'à Uyuni. Au soleil, il ferait même plutôt bon.
   Potosi était autrefois une des villes les plus riches du monde et elle garde de son prestigieux passé une architecture des plus intéressantes. Nous apprécions de nous retrouver dans une jolie ville, ça faisait longtemps. En plus, si notre hôtel est loin d'être luxueux, du moins la douche est chaude, ce qui après Uyuni nous semble presque être le paradis.

   De toute la ville, on aperçoit la silhouette du Cerro Rico, la Montagne Riche, raison d'être de Potosi. La ville fut fondée après la découverte d'un filon d'argent dans la montagne et pendant des siècles, les mines de Potosi financèrent l'empire espagnol. Pourtant, le Cerro Rico est également synonyme d'horreur et de mort puisqu'on estime qu'environ huit millions de personnes (des indigènes et des esclaves africains principalement) perdirent la vie en cherchant le précieux métal.

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   Aujourd'hui, le filon principal s'est tari et la ville n'a plus sa splendeur d'antan. Pourtant, quelques coopératives de mineurs continuent d'exploiter les mines de Potosi, à la recherche d'argent, de plomb, d'étain et de zinc. Ces mines se visitent et cela constitue une des attractions-phares des la ville. Comme il n'est pas question de se lancer seul dans la visite des galeries, c'est guidés par un ancien mineur que nous y nous effectuons un tour le mardi matin.

   L'excursion, très complète, commence par un tour au marché où l'on peut se procurer tout le matériel du parfait mineur de fond. Nous faisons l'acquisition de feuilles de coca, de sodas et de dynamite (!) pour en faire cadeau aux mineurs que nous croiserons, c'est la tradition. La mastication de feuilles de coca, à la fois coupe-faim et excitant, permet aux mineurs de mieux supporter leurs difficiles conditions de travail.

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   Nous nous dirigeons ensuite vers les "ingenios", le lieu où les métaux sont chimiquement séparés du minerai brut extrait de la mine. A voir l'endroit, on se dit qu'une bonne quantité de substances toxiques doit se trouver répandue dans la nature.

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   Enfin, dûment équipés du matériel de sécurité (bottes, pantalon, veste, casque et lampe) nous nous dirigeons vers les galeries pour environ deux heures d'exploration.

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   Bon, on se doutait que ça ne serait pas Disneyland mais il existe une différence importante entre savoir et voir. Et la lecture de Germinal assis dans un fauteuil ne peut préparer à la réalité de la mine, au fait de ramper dans les galeries dans une atmosphère quasi-irrespirable.

   Nous rendons d'abord visite au " Tío ", mélange du dieu aymara des profondeurs et du Diable occidental. Les mineurs s'attirent sa bienveillance en lui offrant alcool, feuilles de coca et cigarettes.

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   Ensuite, un foulard noué sur la bouche et le nez pour nous protéger partiellement des vapeurs toxiques (arsenic et poussière de silice principalement), nous nous glissons dans d'étroits boyaux qui nous amènent jusqu'aux lieux de travail des mineurs. Il y fait tour à tour froid puis très chaud, nous sommes souvent obligés de marcher accroupis ou à quatre pattes en bénissant notre casque quand nous heurtons le plafond.

   Tout en bas, nous voyons des travailleurs charrier du minerai dans de petits wagonnets mais la densité de poussière est telle que nous ne distinguons quasiment plus rien et que nous remontons par là où nous sommes descendus. Ca n'est pas le moment de faire une crise de claustrophobie ! Physiquement, le parcours est éprouvant. Le souffle rendu court par l'altitude et le manque d'oxygène, nous arrachons parfois nos foulards pour tenter de mieux respirer. Ce n'est que pour mieux le remettre tant l'air ambiant nous brûle la gorge.

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   A la sortie, nous savourons enfin l'air pur. Nous n'avons passé que deux heures dans la mine mais jusqu'au soir nous conserverons des voix enrouées et un bon mal de gorge. C'est incroyable de penser que des gens travaillent dans des conditions pareilles. Ils le payent d'ailleurs très cher, l'espérance de vie d'un foreur qui creuse les galeries au marteau-piqueur n'est que de deux ans avant de mourir de silicose...

   Rencontrer ces mineurs et les voir travailler restera une expérience inoubliable. On se demande comment la vie de ces hommes peut être considérée comme un prix acceptable à payer pour l'obtention du minerai. Et l'on réalise notre chance....

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   Avant de regagner la ville, nous avons droit à un cours express de terrorisme avec manipulation et explosion de dynamite.

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   Ce genre d'explosif est en vente libre dans tout le pays et pas toujours utilisé à des fins minières. Nous aurons plus tard l'occasion de constater que même de " pacifiques " enseignants l'utilisent pour donner plus de voix à leurs revendications lors de manifestations !  Conséquence : on évite soigneusement de croiser la route de tout défilé.

   Profondément marqués par cette visite, nous tentons quand même d'apprécier les charmes de Potosi au cours des deux jours qui suivent. Parmi les sites les plus intéressants, citons le joli couvent Santa Teresa, très bien mis en valeur et bénéficiant d'une intéressante visite guidée. La ville est remplie de couvents et d'églises !

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   Et puis nous visitons évidemment la Casa de la Moneda (l'Hôtel des Monnaies) de la ville aujourd'hui transformée en musée. C'est là que l'argent du Cerro Rico était fondu en lingots, passé aux laminoirs avant d'être frappé et envoyé en Espagne. Les machines de l'époque sont bien préservées et mises en valeur, l'endroit est beau et très agréable.

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   Ironie de l'histoire, nous apprenons qu'aujourd'hui c'est l'Espagne qui frappe la monnaie bolivienne...

   Pour occuper nos longues soirées d'hiver (c'est qu'il fait froid une fois le soleil couché), nous envisageons d'aller au cinéma mais les horaires et les films ne nous conviennent pas. Nous achetons donc un  DVD (un peu moins d'un euro) pour le regarder dans notre chambre sur le lecteur de l'ordinateur portable. Le film est nul (Spiderman 3) mais le  DVD est impeccable. On se demande pourquoi en Europe on nous embête tellement avec des questions de droits d'auteur alors que CD et DVD pirates sont en vente libre dans des boutiques ayant pignon sur rue dans tous les pays que nous avons traversés depuis le début de notre voyage. On peut acheter n'importe quel film dès sa sortie en salle aux Etats-Unis et à un prix dérisoire.

   Le jeudi après-midi, nous prenons un bus pour Sucre, à seulement trois heures de route de Potosi (un record pour le pays). Nous avons beaucoup apprécié notre séjour dans la ville. Nous y avons même trouvé ce qui manque à beau coup d'endroits ici : un beau café chauffé où déguster de délicieux chocolats chauds et cappuccinos. Clément est content, ça change du Nescafé !

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2 août 2007

Potosi, mercredi 1er août 2007

La lose à Uyuni

   Nous ne comptons pas nous éterniser à Uyuni en y arrivant ce samedi 28 juillet. Le but serait même d'en partir le plus vite possible. Or notre chauffeur-guide nous apprend qu'une des jeeps qui faisaient le tour en même temps que nous retourne à vide dans l'après-midi à Tupiza, notre prochaine étape, une petite ville sympathique située plus au sud (à 6 heures d'Uyuni quand même).

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   Nous voyons même le chauffeur de ce véhicule et discutons du prix de la course et de l'heure de départ. Nous nous montrons intéressés sans nous engager tout de suite, il faut que l'on regarde dans le Lonely Planet si le prix est correct.
   Malheureusement à la fin du tour, notre guide nous jette littéralement devant l'agence d'Uyuni et s'en va sans même nous dire au revoir. Quelque peu surpris, nous n'avons même pas le temps de lui demander où l'on peut trouver le chauffeur qui part à Tupiza. Qu'à cela ne tienne, on se dit que ce gars va peut-être nous chercher, l'argent qu'il peut se faire avec nous allant directement dans ses poches. Mais non, nous attendons en vain jusqu'à 15h en cherchant un peu en ville si on ne le reconnaît pas.

   Tout cela n'est pas grave, nous partirons le lendemain. D'après le Lonely et plusieurs personnes que nous interrogeons, des  jeeps partent le matin vers Tupiza, pas de problème. De toute façon nous avons des choses à faire à Uyuni.

   D'abord, prendre une douche ! L'hôtel où nous nous installons nous en promet des chaudes toute la journée, cool. Seulement, à la première tentative de Clément, il n'y a même pas d'eau à la douche. Et évidemment c'est toujours une fois déshabillé que l'on s'en rend compte ! Après une bonne demi-heure et plusieurs interventions de notre logeuse, l'eau chaude coule enfin. La pression n'est pas énorme mais cela suffit pour se laver de la poussière accumulée depuis trois jours même si on n'arrive pas à se réchauffer complètement : il est 16h30 et il fait déjà bien froid quand on n'est pas au soleil...

   Le deuxième objectif est de laisser un mot sur notre blog. Nous n'avions pas pu le faire à San Pedro de Atacama, les connexions Internet ne fonctionnant pas. Il nous faut user d'ingéniosité pour mettre la touche finale au message dans notre chambre avec notre ordinateur, la prise électrique n'étant pas très stable. Mais ça marche.

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   Après deux essais infructueux dans des cyber-cafés (les ordinateurs sont bien trop lents), il faut se faire une raison : cette ville est vraiment nulle. Il fait maintenant nuit et très froid et rien ne marche comme prévu.
   En plus, on apprend qu'il va falloir se lever à 4h du matin le lendemain pour avoir un transport jusqu'à Tupiza. Et encore, la jeep qui part à 5h ne dessert qu'une ville intermédiaire, il faudra prendre un autre bus à mi-parcours. La soirée se terminera heureusement un peu mieux, nous trouvons après dîner un café Internet où nous réussissons à envoyer notre message.

   La nuit est bien sûr trop courte et nous ne faisons pas les malins en nous baladant dans les rues d'Uyuni à 4h15 du matin. Le froid est vif, les rues sont désertes à part des gars complètement saouls qui sortent des bars : bonne ambiance. En arrivant au petit bureau où nous devons acheter nos billets pour prendre une jeep, mauvaise nouvelle : on nous dit qu'on n'est pas sûr de pouvoir trouver un bus à la ville intermédiaire. Par contre un bus direct pour Tupiza part à 9h ! Les informations prises la veille n'étaient pas bonnes. Nous optons donc pour ce transport direct et essayons d'acheter des billets. Malheureusement les deux employés nous répondent qu'il faut revenir à 7h30 pour avoir des tickets. Ca n'est pas grave, on décide de retourner se coucher en attendant... Nous réveillons juste la pauvre gardienne de l'hôtel une deuxième fois en regagnant notre chambre.
   Deux petites heures de sommeil plus tard, nous sommes de nouveau dans les rues d'Uyuni. Il fait toujours aussi froid et la ville est toujours aussi déserte mais au moins il fait jour.

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   Surprise, en arrivant devant le bureau pour acheter nos billets, tout est fermé ! Des gens nous disent qu'il rouvrira à 8h30, donc nous avons une heure à patienter dans le froid. Heureusement nous trouvons dans la rue un petit stand qui sert des boissons chaudes et des espèces de pain-beignets sympas. Nous patientons là en discutant avec les Boliviens qui se succèdent pour boire un mate de coca ou un café. Cette petite heure nous réconciliera un peu avec Uyuni : les deux dames qui tiennent la boutique sont adorables et les gens sont curieux et nous parlent facilement.

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   A 8h30, après avoir promis d'envoyer les photos prises, nous retournons au bureau des bus. Là, nouvelle déconvenue : il n'y a plus de tickets à vendre pour Tupiza ! Le bus est plein, tous les billets ont été vendus on ne sait pas trop quand. Ils se sont moqués de nous sur toute la ligne !
   Dégoûtés, nous changeons notre plan et nous achetons des tickets pour partir à Potosi, plus à l'est. Nous irons à Tupiza plus tard, même s'il était plus logique d'y aller depuis Uyuni. Mais bon, on ne va pas attendre une journée de plus dans cette ville pourrie !

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Embarquement en Bolivie
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